Champs de blés anciens
Categories: Familles, Lettres, Santé, Sexualité | Published On: 4 mars 2015 |

Dans ma dernière lettre, je vous dressais un tableau très critique de notre système de santé publique, lié notamment à la puissance des lobbies.

Car, évidemment, changer de comportements, adopter un mode de vie plus sain ne coûte rien. Il suffit d’expliquer, d’informer et de répéter. Faudra-t-il l’imposer aux médias ? À quoi servent les chaînes publiques qui ne savent que copier les privées dans une concurrence acharnée ?

Manger mieux et meilleur, cela ne veut pas dire suivre un régime et se faire plumer le portefeuille au prorata de votre poids, et faire le yoyo, pour recommencer avec une autre méthode qui vous exploite un peu plus. Apprendre à cuisiner bon et rapide, à préparer une bonne soupe à partager en famille, en laissant les sachets coûteux et sans goût, implique une information simple, justifiée pour la santé. Certaines mairies les ont mises en place pour des économies familiales et de santé évidentes.

Comprendre comment notre corps sélectionne des déchets, savoir reconnaître leur importance et ce qu’ils nous disent de nos habitudes alimentaires bonnes ou mauvaises, n’est pas si compliqué !

Il existe tant de manières d’accommoder des produits sains et simples à des coûts raisonnables et pour des goûts véritablement délicieux, sans exhausteurs ni arômes.

Distinguer la prévention inutile de celle qui est nécessaire

La loi de santé publique déresponsabilise, au lieu d’entrer dans la nouvelle ère de la responsabilité du patient, qui est une nécessité car elle respecte et stimule les qualités humaines d’intelligence et de discernement. Cette loi est dangereuse pour les malades car elle crée en plus la rupture du secret professionnel. C’est la socialisation de la médecine qui transforme le médecin en petit fonctionnaire qui n’a plus à réfléchir, seulement à appliquer des protocoles imposés par des statistiques et des industriels.

Les frottis vaginaux sont destinés à rechercher une anomalie sur le col de l’utérus liée à un papillomavirus. C’est une maladie sexuellement transmissible, mais curieusement très peu de femmes le savent. On pratique chaque année en France 6 millions de frottis alors que 500 000 seulement sont nécessaires. Chaque frottis coûte à la société 50 euros. Pourquoi ne pas informer clairement les femmes, dans le secret du cabinet médical, pour qu’elles soient responsabilisées et décident elles-mêmes si elles ont besoin ou non de cet examen ?

Mieux encore, on cherche à imposer la vaccination des garçons et filles dès 9 ans, donc en fin de primaire, contre les virus qu’on n’attrape assurément pas en regardant les étoiles. Après un vaccin (tétravalent) couvrant 4 papillomavirus, on nous prépare un vaccin contre 9 papillomas [1]. Cela rapporte plus de milliards que d’expliquer aux enfants, selon leur âge, l’évolution de leurs attirances affectives et sexuelles, lesquelles nous différencient des animaux.

Les vaccinations sont largement proposées mais, à juste raison, certaines familles résistent.

Est-il vraiment nécessaire de vacciner tous les enfants à l’âge de 2 mois contre l’hépatite B ou C, quand la plupart des parents ne sont pas porteurs du virus ; virus que l’on attrape par la drogue, les rapports sexuels, ou si l’on appartient au milieu médical, surtout chirurgical ?

Le dépistage généralisé du sida est une aberration qui démontre l’incapacité ou la peur de signifier avec délicatesse et justesse, sans discriminer, quelles sont les personnes les plus exposées qui, elles, ont besoin de ce dépistage.

L’incitation à l’IVG sur tout le territoire, sans se poser la moindre question éthique, alors que les conséquences ne sont pas anodines, et cela sans jamais responsabiliser les hommes. Le fait que nous n’ayons pas été capables d’en réduire le nombre (220 000 par an depuis 1975) par une éducation sexuelle intelligente, adaptée à l’âge, démontre une autre incohérence majeure des responsables politiques. Évidemment, on refuse d’en mesurer les conséquences démographiques et économiques. Une nouvelle loi sur l’adoption s’impose, adaptée à la modernité, où le don gratuit fera place à l’abandon culpabilisateur.

Pour comprendre la santé, il faut être sur le terrain et pas seulement dans les cabinets ministériels.

La télévision, regardée pour des bêtises, ne serait-elle pas capable de faire passer des messages intelligents de prévention ? Nous avons pu le vérifier sur une seule minute avec des élèves du grand mime Marceau, qui savent exprimer de manière ludique avec gestes et mimiques des comportements de prévention de nombreuses maladies.

Des professions paramédicales de plus en plus compétentes

Le coût d’une consultation de généraliste doit atteindre au moins 30 euros quand elle dure plus de 30 minutes, et pourquoi pas 50 quand elle dure une heure ou plus ?

Paradoxalement, ceux qui prennent leur temps sont les naturopathes, ostéopathes, chiropracteurs de mieux en mieux formés. À la différence de trop nombreux médecins qui sont débordés par une paperasserie qui ne sert qu’à les contrôler, ces professionnels paramédicaux prennent le temps d’interroger le patient, de l’examiner sous toutes ses coutures et le soulagent souvent pour les maladies bénignes en utilisant des conseils nutritionnels ou une phytothérapie adaptée à chaque cas. Les mutuelles commencent à rembourser de tels soins parce qu’elles ont compris les nombreuses économies qu’elles peuvent ainsi réaliser.

L’alimentation à la base de la santé

La prise de conscience par certains publicitaires des méfaits de leur profession trop orientée vers le business, sans tenir le moindre compte de la santé des consommateurs, permet d’espérer l’apparition de conseils vraiment utiles à la santé. Conseiller en bas d’écran de télé, sous une publicité de yaourt aux fruits, de « consommer 5 fruits et légumes par jour » est notoirement insuffisant. Le cynisme des publicitaires a des limites.

Les boissons énergisantes source de surpoids-obésité, d’excitation artificielle, mais promues sur tous les stades, ne sont liées qu’aux sommes colossales investies par les sponsors, proportionnelles à la consommation des jeunes manipulés dans toutes leurs rencontres musicales et sportives.

Pourquoi la semaine du goût est-elle sponsorisée par les lobbies du sucre alors que les addictions au sucre sont responsables de tant de maladies chez les enfants ?

Les produits industriels ne sont conçus que dans l’objectif d’une consommation sans limite, au détriment du temps de préparation, en manipulant les produits de l’agriculture, en ajoutant conservateurs, exhausteurs de goût, faux sucre… au mépris des agriculteurs.

Les syndicats de paysans sont manipulés par les lobbies de l’agriculture productiviste qui veulent imposer leurs semences à renouveler chaque année. Ils veulent effacer le droit ancestral du paysan à produire et sélectionner sa propre semence !

Impossible de donner une conférence au Salon de l’agriculture afin de justifier l’intérêt, pour la santé du plus grand nombre, de l’agriculture biologique, de l’agrodynamie, de la permaculture, sous le prétexte qu’on ne peut ainsi nourrir la planète, ce qui est faux, et alors que ces procédures culturales sont créatrices d’une économie vertueuse et d’emplois de qualité en pleine nature.

Un ministère d’Etat chargé de la Santé et de l’Agriculture

Les politiques actuels sont paralysés par la réduction du nombre d’emplois. Ils n’en ont jamais créé personnellement. Ils sont plutôt experts en création de chômeurs. Incapables de percevoir l’avenir sauf en termes d’injustices et inégalités de santé que par ailleurs ils entretiennent. La confiance ne peut revenir avec de telles équipes.

Construire l’avenir, c’est préparer d’abord la jonction avec une agriculture tournée vers la santé publique, en reconnaissant l’agriculteur comme premier acteur de santé.

Cela méritera un profond changement de mentalité chez les femmes et les hommes qui nous gouvernent. Nous voulons, pour nous représenter, des créatifs, des gens sérieux et fidèles, qui respectent le travail original qui ouvre les voies de l’avenir. Le grand public est prêt. Le bonus/malus en matière de santé devient possible, car pourquoi certains payeraient-ils les comportements de santé aberrants d’autres qui profitent indûment d’une générosité sociale excessive ?

La loi de santé risque de passer en force, comme d’autres. Il faut s’y opposer de toutes nos forces.

Professeur Henri Joyeux

Chirurgien-cancérologue

Ancien président de Familles de France

Membre du CESE


[1] The New England Journal of Medicine, février 2015


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Luc Montagnier a découvert en 1983 le virus du sida (VIH, Virus de l’Immunodéficience Humaine). Il a très vite compris qu’un vaccin contre ce retrovirus à ARN, serait très difficile à mettre au point du fait de ses mutations permanentes. Quarante plus tard le vaccin n’existe toujours pas.