Chers Amis de la Santé
Cette semaine ce sont les surrénales qui vous parlent. Elles sont petites et leur nom vous dit déjà où elles se situent : sur-rénales, au-dessus des reins. L’hypophyse vous a parlé, puis la thyroïde avec deux lettres. Elles sont sur mon site. Vous pouvez les recevoir gratuitement en vous inscrivant sur mon site. Il suffit de donner son adresse mail et de ne pas oublier ensuite de cliquer sur ”envoyer”. Préparez-vous à recevoir messieurs des lettres de vos testicules et pas de jaloux mesdames de vos ovaires. Nous aurons ainsi passé en revue toutes les glandes endocrines périphériques. Nous finirons par la grande nouvelle, celle du véritable chef d’orchestre de toutes nos glandes hormonales, l’Épiphyse ou glande pinéale que Descartes pensait être le centre l’âme.
À vous la parole, surrénales..
Nous les deux surrénales, nous sommes petites, mais comme vous allez le comprendre très puissantes avec de nombreuses fonctions. Vous pouvez difficilement vous passer de nous.
Où résidons-nous ?
De la grosseur de votre pouce, nous les surrénales, nous sommes cachées de chaque côté de votre corps, au fond du ventre. Nous sommes protégées par les reins sur lesquels nous sommes posées et situées au-dessous des muscles diaphragmatiques droit et gauche.
À quoi nous ressemblons ?
Pour les républicains nous ressemblons à un petit bonnet phrygien, pour les autres à un chapeau de gendarme. Cette ressemblance nous convient, car sans être révolutionnaires, nous jouons des rôles essentiels quand tout votre organisme est en difficulté, stressé, agressé, et plus encore. Nous sommes de couleur jaune safran, car de constitution en partie lipidique, on dit aussi couleur chamois, assez facilement repérable pour le chirurgien car différente de la graisse jaunâtre qui entoure les reins.
Comment sommes-nous constituées ?
Nous sommes déjà en ébauche dès le premier mois de la vie intra-utérine, c’est dire notre importance.
Nous avons deux parties d’origine embryologique différente. Une partie corticale, c’est-à-dire périphérique, nommée ”cortico-surrénale”, et une partie centrale dite ” médullo-surrénale”.
Nous recevons le sang des artères rénales qui nous activent de chaque côté et renvoyons le sang chargé de tout ce dont vous avez besoin vers les grosses veines, à droite la veine cave et à gauche la veine rénale, en direction du cœur et de là de tout l’organisme.
Nous ne possédons pas de nerfs sensitifs, ce qui fait que nous ne risquons pas de vous créer des douleurs dans le dos, sauf rares exceptions que nous vous expliquerons quand vous nous faites trop travailler.
La médullosurrénale peut être assimilée à un noeud ganglionnaire nerveux sympathique. Le mot ”sympathique”, n’a rien à voir avec ses synonymes, gentillesse ou agréable. Il est utilisé pour signifier qu’il appartient au ”système végétatif”. C’est dire qu’il s’agit de cellules nerveuses appartenant au système nerveux végétatif(1) ou autonome. Ce système fait fonctionner des organes indépendants de notre volonté (le cœur et la pression artérielle, le rythme respiratoire, le système digestif et ses sécrétions, le clignement régulier des paupières…).
La cortico-surrénale vous rappelle le mot ”corticoï, des substances très utilisées comme médicaments dans de nombreuses indications.
À quoi servons-nous ?
Imaginez un peu : nous participons à la gestion de vos stress, de vos émotions, de vos inflammations, de votre taux de sucre dans le sang, de vos réserves en sodium et potassium, de votre tension artérielle et même de votre sexualité messieurs et pour vous mesdames nous vous sommes utiles surtout à la ménopause quand vos ovaires sont au repos.
Malgré notre petitesse, je vous le rappelle pas plus grosse que votre pouce, nous sommes capables de fabriquer 5 hormones qui ont des fonctions très différentes, et l’on peut dire vitales pour l’équilibre de votre organisme.
Passons donc en revue les hormones que Nous les surrénales nous fabriquons, en explicitant leurs rôles respectifs.
Les 2 hormones de la médullosurrénale ou catécholamine. Ce sont l’adrénaline et la noradrénaline, hormones libérées dans les situations de stress et d’émotions.
Elles accélèrent le rythme du coeur, élèvent la pression artérielle et modifient de nombreuses autres fonctions de l’organisme, au niveau du tube digestif de haut en bas (inflammation gastrique aiguë, diarrhée brutale, douleurs abdominales…)
Les 3 types d’hormones de la corticosurrénale, corticostéroïdes : toutes ont pour noyau central dans leur forme chimique, le noyau cholestérol. Les glucocorticoïdes (cortisol) font monter le taux du sucre dans le sang (hyperglycémie), favorisent le catabolisme des protides, c’est-à-dire la destruction des protéines avant leur remplacement, augmentent les réserves en graisse et ont à dose élevée une action anti-inflammatoire.Les minéralocorticoïdes (aldostérone) contrôlent les minéraux, la rétention (accumulation) du sodium et la fuite urinaire du potassium et agissent ainsi sur la pression artérielle. Cette hormone, l’aldostérone est également contrôlée par une enzyme produite par les reins, la rétine. Les hormones sexuelles (principalement masculines ou androgènes) interviennent discrètement dans le développement sexuel et la reproduction et chez les femmes plus nettement autour et après la ménopause pour prendre le relais des ovaires au repos.
Tous les corticostéroïdes sont sous le contrôle d’une hormone hypophysaire (l’AdrenalCorticTrophicHormone ou ACTH). Voir notre lettre où l’hypophyse vous parle. C’est l’hypophyse antérieure qui fabrique l’ACTH.
Quelles maladies nous atteignent ? Surtout des tumeurs bénignes et plus rarement malignes
Les tumeurs bénignes dépendant de notre corticale
Ce sont des petites lésions, nommées adénomes corticosurranéliens. Ils sont découverts lors d’examens médicaux (échographie, IRM ou tomodensitométrie) pour d’autres raisons. Il s’agit de tumeurs fonctionnelles ne produisant qu’une seule hormone des 3 hormones de notre corticale. Ils ont une taille de moins de 5 cm et ils n’affectent qu’une seule d’entre nous rarement toutes les deux. Quand une de nous est atteinte, l’autre est souvent atrophique.
Quand l’adénome sécrète trop de corticoïdes, on parle de ”syndrome de Cushing”(2). Il prend donc son origine à la périphérie, dans notre corticale.
Dans 15 à 30% des cas ce syndrome est d’origine strictement surrénalienne. Dans les autres cas, il est lié à des tumeurs de l’hypophyse qui fabriquent trop d’ACTH et ainsi stimulent la formation de corticoïdes.
L’hypersécrétion de cortisol ou hypercortisolisme est responsable du syndrome de Cushing avec les signes suivants.
° le visage est oedématié, parfois rougeaud et arrondi
° des vergetures apparaissent sur le ventre
° apparition d’une masse grasse au niveau du cou ou signe de la ”bosse de bison”.
° retour de l’acné hors puberté et fragilité de la peau
° pilosité du visage chez les femmes avec voix plus masculine
° faiblesse musculaire surtout des membres inférieurs, cuisses en particulier
° ostéoporose avec fragilité osseuse
° difficultés à cicatriser en cas de plaie
° troubles menstruels et réduction de la libido, avec augmentation anormale du volume des seins (y compris chez les hommes = gynécomastie)
° une hypertension artérielle
° des signes de diabète
° des troubles du sommeil et de l’humeur
Quand l’adénome sécrète trop d’Aldostérone, on parle d’hyperaldostéronisme primaire ou syndrome de Conn(3), qui se traduit par une hypertension artérielle, avec biologiquement une hypokaliémie, car le potassium est excrété dans les urines en excès. Ce syndrome est toujours lié à une tumeur bénigne.
Les signes cliniques qui dominent sont : des troubles visuels, des crampes, une soif intense et des mictions fréquentes, une augmentation de la pression artérielle et des troubles cardiaques par hypokaliémie excessive, des maux de tête (au niveau du front).
Quand l’adénome sécrète trop d’hormone masculine, il s’agit d’un syndrome adréno-génital avec signes de virilisation évidents chez les femmes (pilosité faciale excessive, voix plus masculine..). La tumeur est malheureusement plus souvent maligne et les femmes sont plus atteintes que les hommes.
Les tumeurs bénignes dépendant de notre médullaire
Nous pouvons développer ce que les spécialiste nomment des phéochromocytomes (du grec : φαιος «brun, sombre» – chromo- et χρωμα «couleur» et – cytome : κυτος «cellule»). Nos cellules alors se colorent en brun au microscope, on les appelle cellules chromaffines.
Ces petites tumeurs sont bénignes dans 90% des cas et se développent entre 20 et 50 ans. Elles peuvent produire les deux hormones de notre partie centrale, la médullosurrénale, l’adrénaline et de la noradrénaline en excès et sont une des causes de 0,3% des hypertensions artérielles. Ces tumeurs bénignes peuvent être présentes dans chacune d’entre nous vos deux glandes surrénales
Environ 25 % des phéochromocytomes sont associés à une maladie génétique. Alors nous sommes toutes les deux porteuses du phéochromocytome chez des personnes jeunes. Si une personne de la famille, un parent ou un frère ou une sœur est atteint, on cherche les mêmes lésions chez les autres membres de la famille proche.
Les signes cliniques du phéochromocytome sont liés à l’hypersécrétion des hormones adrénaline et noradrénaline : hypertension artérielle, en particulier orthostatique (chute de la tension lors du changement de position couchée debout par exemple) ; palpitations ; maux de tête ; anxiété ; diarrhée ; transpiration excessive ; fatigue générale ; troubles visuels ; douleurs abdominales et/ou thoraciques et transpiration.
Les tumeurs malignes primaires dépendant de notre corticale : les corticosurrénalomes malins sont heureusement rares ( un cas par million d’habitants). La tumeur peut atteindre 15 à 20 cm de diamètre et a tendance à se développer largement dans sa région pour donner des métastases ailleurs assez vite.
Les tumeurs malignes primaires dépendant de notre médullaire : 10% des phéochromocytomes sont malins On dit classiquement que c’est la « tumeur 10 % » : 10 % chez l’enfant, 10 % bilatéral, 10 % familial, 10 % malin. Une personne sur 100 000 peut être atteinte.
Les tumeurs malignes secondaires ou métastatiques. L’une d’entre nous ou parfois toutes les deux, nous les surrénales sommes atteintes par des métastases provenant d’un cancer du poumon (surtout les tumeurs à petites cellules qui fabriquent des substances à action hormonale dite ACTH-like = comme l’ACTH – on parle alors de syndrome de Cushing paranéoplasique), mais aussi secondaires à des tumeurs du sein, de la peau (mélanome malin…).
Quand nous grossissons chez les enfants
Nous sommes alors en général des tumeurs nerveuses pures, que l’on nomme neuroblastome ou sympathoblastome qui sont des tumeurs embryonnaires, car présente déjà avant la naissance. Elles se développent à partir de notre partie centrale, donc du système sympathique, nerveux. Le pronostic de ces tumeurs dépend de l’âge de l’enfant.
° Avant un an, le pronostic est excellent, quel que soit le stade. En effet même avec des métastases dans le foie, le pronostic reste bon, car après ablation complète de la tumeur primaire, les métastases hépatiques peuvent régresser, parfois sans traitement. Il faut donc tout faire pour établir le diagnostic avant la première année de l’enfant. Un dosage des métabolites urinaires des catécholamines dans les urines des 24 h(4) de l’enfant permet le diagnostic précoce. Il est possible qu’il se généralise dès la naissance.
° Après un an, malheureusement la survie à 5 ans ne dépasse pas 10 %, pour les tumeurs volumineuses ou métastasées, quel que soit le traitement encore actuellement.
Chez les enfants et les adolescents, on observe un retard croissance et une prise de poids excessive. Chez les filles, les règles cessent (ou n’apparaissent pas) et chez les garçons, les testicules ne grossissent pas.
Quand nous vos surrénales, sommes trop sollicitées, nous sommes à plat
Comme l’on parle des pneus à plat, vous pouvez avoir vos surrénales à plat, après de grands stress ou des stress chroniques, des soucis permanents que vous ne surmontez pas et qui vous épuisent. Votre taux de cortisol est en permanence élevé, car vous nous faites trop travailler. L’aldostérone est aussi trop fabriquée, d’où une baisse du potassium dans le sang, trop éliminé dans les urines, qui fatigue tout le corps et le cœur en particulier.
Vous reconnaîtrez facilement les signes d’épuisement qui traduisent une baisse de l’immunité générale et peuvent conduire au burn-out.
– Les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur surtout à la ménopause, car les surrénales remplacent progressivement les ovaires mis au repos naturellement
– les troubles du sommeil
– des allergies nouvelles
– une fatigue générale inexpliquée
– des difficultés de concentration
– des troubles de l’humeur et de la mémoire
– des addictions aux sucres ou aux sels qui font grossir
– une légère chute de tension quand vous passez de la position couchée à assise.
– des problèmes thyroïdiens (voir mes deux lettres quand votre thyroïde vous parle).
Il peut se faire qu’un stress très fort et continu nous épuise, nous vos surrénales à un point tel que nous sommes vidées, et que cela crée de fortes douleurs dorsales, dans le bas du dos. Ces douleurs disparaissent progressivement en quelques heures quand les mesures antistress, antidouleur et sommeils réparateurs ont pris le dessus.
Que faire ?
Évidemment le changement des habitudes alimentaires, en augmentant vos rations végétales sont essentielles et même prioritaires, des salades arrosées d’huile d’olive Bio et de colza pour les oméga 3, associés aux poissons et fruits mer de saison. Les meilleurs compléments alimentaires sont les produits de la ruche (la gelée royale (pour ceux qui n’ont pas été traités pour un cancer), les pollens selon vos goûts) et les produits de la vigne (un verre de bon vin Bio à la fin de chaque repas – mais pas du petit déjeuner !, raisins frais ou secs hors saison, sans oublier vos 4 carrés de chocolat, sous forme d’oméga-choco à faire fondre dans votre palais des saveurs, qui vous apporte le cacao bio et concentré, marié aux graines de lin pour plus d’oméga 3. Et si vous avez des problèmes respiratoires, avec le souffle court ou un peu d’asthme, je vous conseille quelques séances de Bol d’Air Jacquier .
Voilà, je vous ai tout dit sur nous-mêmes, vos glandes surrénales. Même si on ne sait pas très bien quelles sont les causes de nos atteintes tumorales bénignes ou malignes, sachez qu’il ne faut pas trop nous agresser. En effet, si les stress nous stimulent et si nous répondons à toutes vos sollicitations soyez attentifs à rester zen et paisibles.
Portez-vous bien et soyez heureux avec le minimum de stress. Pensez à nous vos surrénales et faites nous connaître du plus grand nombre.
Pr Henri Joyeux
(1) Le système nerveux végétatif a deux sortes de fibres les para-sympathiques et les ortho-sympathiques.
– Les parasympathiques ont un rôle de ralentissement général des organes mais stimulent le système digestif. Elles libèrent un neurotransmetteur, l’acétylcholine.
– Les orthosympathiques mettent en état d’alerte l’organisme et servent à la préparation de l’activité physique et intellectuelle. Ils libèrent deux neurotransmetteurs, l’adrénaline et la noradrénaline responsables de dilatations des bronches et bronchioles, accélération du rythme cardiaque et respiratoire, de dilatation des pupilles et augmentation des sécrétions digestives.
(2) Nous avons vu aussi ce syndrome dans les cas d’adénome hypophysaire. C’est l’hypophyse antérieure qui sécrète l’ACTH, Adeno-Cortico-Trophic-Hormone, laquelle stimule la production de cortisol au niveau des glandes surrénales.
(3) Jérome W. Conn (1907–1994), endocrinologue de l’Université du Michigan décrit l’hyperaldostéronisme primaire en 1955. Ce syndrome de Conn peut être dû à : une tumeur bénigne de la cortico-surrénale (adénome de Conn) que l’on retrouve dans deux tiers des cas ; une hyperplasie bilatérale des surrénales dans le tiers des cas ; exceptionnellement à un carcinome cortico-surrénalien.
(4) Pour les spécialistes : HVA (acide homovanylique) – VMA (acide vanylmandélique) et Dopamine.
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Luc Montagnier a découvert en 1983 le virus du sida (VIH, Virus de l’Immunodéficience Humaine). Il a très vite compris qu’un vaccin contre ce retrovirus à ARN, serait très difficile à mettre au point du fait de ses mutations permanentes. Quarante plus tard le vaccin n’existe toujours pas.