Categories: Prévention, Santé | Published On: 24 avril 2013 |

Cancer du pancréas : l’alarmante progression

Diagnostiqué souvent trop tard, le cancer du pancréas est terriblement meurtrier. Son traitement – difficile – n’offre que de très faibles perspectives de guérison.
En revanche, une prise de conscience précoce relative à certains facteurs comportementaux permettrait peut-être d’en réduire l’incidence.

Expert : Le Dr Henri Pujol cancérologue président de la ligue contre le cancer, et le Pr Henri joyeux chirurgien cancérologue, spécialiste des relations entre le cancer et l’alimentation, auteur de Changez d’Alimentation – Prévention des cancers – Faut-il manger Bio ? – Ed FX de Guibert

 LES CHIFFRES :

– Nombre de décès en France : 7200

– 4ème cancer en terme mortalité

– Chance de survie : 5%

– En augmentation : + 2% chez les hommes, + 10% chez les femmes (dont + 19% chez les – de 65 ans) 

Pourquoi ce cancer est-il si dangereux ?

Essentiellement parce qu’il évolue silencieusement sans signe d’appel particulier. Sa capacité à essaimer des cellules malignes vers d’autres organes
(foie, ganglion…), est extrêmement rapide. Elle prend souvent de cours le corps médical en l’empêchant de réaliser un diagnostique précoce.
« Il métastase probablement en moins d’un an, avertit le Dr Pujol, alors qu’un cancer du sein mettra, lui, plusieurs années. »

Quels en sont les symptômes ?

« Jaunisse, amaigrissement, fatigue, douleur (de l’abdomen, du dos) surviennent souvent lorsque le stade est déjà avancé », explique le Dr Pujol.
Comme la localisation de la glande est par ailleurs difficile d’accès, on déplore parfois une perte de temps dans les investigations médicales.
Or, rappelons-le, dans ce cancer il est fondamental que le malade soit très vite pris en charge par un cancérologue pour espérer en survivre.

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Peut-on envisager un dépistage précoce pour les populations à risque ?

Oui, les diabétiques récents (qui ont plus de 45 ans), les personnes qui ont des antécédents d’inflammation du pancréas, (pancréatite ancienne ou chronique) sont des populations qui devraient bénéficier d’un suivi spécifique.
« Un suivi comprenant une échographie du Pancréas et un dosage dans le sang d’un marqueur spécial dénommé “Ca 19-9” », préconise le Pr Joyeux.

Qu’elles sont les causes de ce cancer ?

Elles sont pour l’instant incertaines. Différents facteurs pourraient en fait s’additionner sans qu’aucun ne soit à lui seul décisif. Certaines études impliquent notamment le diabète et l’obésité. « Une alimentation trop grasse et trop sucrée est en effet à l’origine de nombreux dérèglements pancréatiques, souligne le Pr Joyeux. Trop de soda ou de friandises sucrées forcent le pancréas à produire de l’insuline pour réguler le taux de sucre trop élevé dans le sang.
Trop de viande grasses ou de chips l’obligent à produire plus de liquide pancréatique pour digérer les graisses. » Le tabac, – facteur cancérigène par excellence – est également retrouvé dans les habitudes comportementales beaucoup plus fréquemment chez les personnes atteintes du cancer du pancréas.

Quels sont les facteurs aggravants suspectés dans ce cancer? 

Certains aliments sont plus que d’autres irritants pour le pancréas.
Il en va ainsi de la bière et des alcools forts et des viandes grasses et trop cuites, brûlées en périphérie qui dégage des substances carcinogènes (benzopyrènes, nitrosamines). « Certaines études ont mis en cause le café, mais elles n’ont pas été confirmées,…on ne peut donc pas formellement le mettre en cause, ou alors peut être à fortes doses », ajoute le Pr Joyeux.

Quant est –il du traitement ?

Lorsque la maladie est déclarée, l’ablation chirurgicale de la tumeur constitue la seule chance de guérison, pour autant qu’elle se limite au pancréas.
« De nouvelles chimiothérapies ciblées, bloquant les facteurs de croissance de la tumeur devraient permettre de mieux préparer le malade à la chirurgie, précise le Dr Pujol, et d’ améliorer ainsi le taux de survie et de guérison.»

La prévention est–elle une alternative intéressante?

Elle n’est pas une garantie de protection à 100%. Mais si l’on considère le taux de mortalité effrayant de ce cancer, la pratique préventive est certainement le bon pari à faire. Les recommandations qui ont été validées scientifiquement comme protectrices pour de nombreux cancers, et pour les maladies métabolites (diabète, hypercholestérolémie) sont les mêmes à appliquer face au cancer du pancréas. Tous les experts mondiaux vont dans ce sens : une prévention active dès aujourd’hui est la clef pour s’assurer une bonne santé dans 10 ans.

Quels sont les principes d’une prévention efficace ? 

Certaines habitudes sont néfastes pour l’organisme qu’elles encrassent.
D’autres ont au contraire démontré leurs effets protecteurs. Le principe consiste donc à diminuer les premières et à renforcer les secondes.

A limiter le tabac, l’alcool, le surpoids, les graisses en excès (notamment celle provenant des viandes et des produits laitiers), les aliments industriels contenants trop de sucre et d’additifs. Tous considérés comme « polluants » pour l’organisme.

A renforcer les fruits et les légumes (légumes secs compris) sont une source naturelle de vitamines anti-oxydantes (vit A, C E, et provitamine A ) et de fibres. Ce sont des protecteurs reconnus de l’organisme.

 La prévention au quotidien(*)

1). J’arrête de fumer, ou je diminue ma consommation à moins de 5 par jour

2 ). Je marche 1/2 H par jour, (ou je fais du sport 3 fois 3/4 d’heure par semaine)

3).  Je mange 1 (voir2)fruits à chaque repas (matin, midi, goûter, soir), et un légume (cuit et/ou cru) midi et soir. Je varie les couleurs (vert, rouge, orange) des végétaux.

4).  Je privilégie l’eau, les tisanes, le thé en boisson, je limite la consommation d’alcool à un verre de vin au milieu des repas.

6).  J’alterne la viande avec du poisson ou des produits de la mer (crustacée, coquillage), 1 fois tous les deux jours

7). Je préfère la cuisson douce en dessous de 100° (vapeur, papillote, bain marie ), les préparations crues (carpaccio, tartare, sushi) aux cuissons agressives qui grillent et brûlent.

8). Je découvre les légumineuses (lentilles, pois, fèves, haricot rouge) et je remplace les céréales raffinées par des céréales complètes

9).  Je change mes matières grasses, j’évite les margarine, le beurre, la crème, je choisis les huiles crues (olive, colza, noix)

(*)A lire : « Guide pratique de Gastronomie familiale – L’Art et le Plaisir pour la Santé » de Christine Bouguet Joyeux, aux éditions FX de Guilbert

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