Chères lectrices et chers lecteurs,
Vacciner des enfants systématiquement contre les virus responsables plus tard des cancers du col utérin, du pénis chez l’homme et de cancers de la zone ORL [1] ou du canal anal chez hommes ou femmes : oui ou non ?
Là est la vraie question. Pour y répondre, je vais expliquer aujourd’hui en quoi consiste ce type de cancers. La semaine prochaine, je ferai le point sur les vaccins promus par les autorités de santé.
Fin 2013, les médias titraient : « Malgré la polémique, les vaccins anti-HPV restent recommandés. » Polémique ou réalité ? Plaintes futiles ou réelles complications ?
C’est parce que le grand public se sent de plus en plus manipulé sur les sujets de santé que certains rejettent en bloc toute proposition de vaccination. Rien ne vaut d’être bien informé pour prendre les bonnes décisions en évitant les positions extrêmes. Le grand public est de plus en plus compétent, ou tout au moins informé, en matière de santé et il a soif de savoir tout ce qu’il peut comprendre. C’est l’objet de toutes nos lettres. Évidemment, elles ne rejoignent pas toujours les avis officiels trop souvent dépendants de lobbies influents et fort argentés.
1/ Les virus en cause sont dits “papillomateux” : leur mode de transmission
Il y a plusieurs souches virales (plus de 200 répertoriées) numérotées Human Papilloma Virus, HPV-6, 11, 16, 18, 31 et 33… transmises lors des relations intimes par voie sexuelle ou cutanée. On distingue 3 grands groupes de virus à actions et tropismes différents.
- Les virus à tropisme muqueux et génitaux à fort potentiel cancérigène, surtout : HPV-16, 18, 31, 33, 35, 45, 51, 52, 58… Les HPV-16 et 18 sont les plus virulents, responsables d’irritation chronique évoluant vers le cancer dans les zones où ils peuvent se sanctuariser pour se développer : col utérin, pénis, zone ORL chez l’homme comme chez la femme.
- Les virus à tropisme muqueux et génitaux à faible potentiel cancérigène, surtout HPV-6 et 11 responsables de papillomes et condylomes anaux génitaux que l’on peut observer chez l’homme comme chez la femme sur les voies génitales externes et la zone anale. Les “condylomes” correspondent aux “verrues génitales” dites “végétations vénériennes” ou “crêtes de coq” déjà décrites par le père de la médecine, le célèbre Hippocrate 500 ans avant notre ère.
- Les virus à tropisme cutané non-cancérigènes, surtout HPV-1, 2, 3, 4, 5, 7, 8, 10, 27, 57, 60… responsables de verrues dites vulgaires, favorisées par le grattage et par contact indirect avec des objets et/ou des surfaces contaminés dans des locaux à l’hygiène douteuse : les douches publiques, les hammams, les sièges de toilettes mal nettoyés, surtout les piscines publiques, favorisent la propagation des verrues plantaires si fréquentes chez les enfants.
Au total, les virus les plus dangereux sont à l’origine d’infections sexuellement ou “amoureusement” transmissibles. On estime que 10 à 30 % des personnes seraient contaminées par tel ou tel de ces virus, les moins graves étant évidemment les virus cutanés.
C’est le Pr Harald zur Hausen [2], virologue allemand, prix Nobel 2008, qui a découvert le lien formel entre ces souches virales et le cancer du col de l’utérus, et par extension avec des atteintes cancéreuses de la zone ORL.
Les HPV représentent actuellement le meilleur exemple de virus à caractère cancérigène chez l’humain. Les virus du sida (Syndrome d’immuno-déficience acquise) en sont d’autres, mais ils fonctionnent différemment. C’est parce que ces derniers détruisent l’ensemble du système de défense de l’organisme qu’est le système immunitaire [3], que la moindre cellule cancéreuse “dormante” dans le corps peut proliférer.
Plusieurs années s’écoulent habituellement entre la première infection à HPV et l’éclosion du cancer du col de l’utérus qui est détectable par le frottis vaginal ou la biopsie du col utérin. La détection de la présence du virus sur le pénis ou dans la zone ORL est nettement plus difficile. Pour la zone ORL, c’est malheureusement face au cancer que l’on découvre la liaison avec le virus, en général HPV-16.
Chez l’homme, ce sont d’abord les verrues génitales qui signent l’atteinte par les virus les moins dangereux. Ces verrues sont visibles sur le pénis, le scrotum (peau des bourses), la zone anale (crêtes de coq) ou les cuisses. On dit qu’elles peuvent avoir l’aspect de petits choux-fleurs et ne sont pas douloureuses. Rarement elles donnent des sensations de brûlure ou des démangeaisons. Des études ont montré que 2 personnes sur 3 qui ont des relations sexuelles avec une personne ayant des verrues génitales seront infectées.
Il est donc exact qu’il existe une corrélation à haut risque entre HPV et cancer du col, mais fort heureusement 80 % des infections sont sans symptômes et guérissent sans traitement.
Soulignons que les préservatifs masculins et féminins n’assurent pas une protection contre ce virus car il est transmis par voie cutanéo-muqueuse : les attouchements, les caresses, les contacts sexuels préliminaires permettent la contamination virale d’une personne infectée, homme ou femme, à une autre qui ne l’est pas.
2/ Quelles sont les personnes à risque ?
Le cancer du col de l’utérus est donc au départ une infection sexuellement transmissible.
Cette infection est classique, observée de plus en plus fréquemment chez les jeunes qui consomment la pilule et fument. Ces deux consommations réduisent les défenses immunitaires et favorisent la fixation et le développement du virus sur le col de l’utérus. Ce virus, comme nous l’avons vu dans la précédente lettre citée en introduction, est transmis par voie sexuelle, de l’homme à la femme et de la femme à l’homme.
Évidemment, les jeunes ne le savent pas car on leur en dit le moins possible sur le sujet. Pourquoi ? La réponse est simple. Au nom de la santé publique : l’important est qu’ils soient vaccinés ! Et le plus tôt possible. Les risques de cancer du col sont multipliés par 2 chez les fumeuses de moins de 20 cigarettes par jour et, en cas d’infection génitale par le virus HPV, par 8,4 si elles fument plus de 10 cigarettes par jour, et par 13,1 en cas de tabagisme après 30 ans. L’activité sexuelle (nombre de rapports sexuels) n’est pas en cause, c’est le nombre de partenaires qui est en cause. Les risques augmentent chez la femme à multiples partenaires, ou à unique partenaire mais dont le partenaire masculin a lui-même de multiples partenaires. Ils sont alors multipliés par 11.
On recense en France 3500 cancers invasifs du col de l’utérus. Il est précédé pendant 10 à 15 ans par des lésions précancéreuses détectables par le frottis, lésions que l’on peut traiter pour éviter l’évolution vers le cancer. Les lésions de haut grade, les plus dangereuses, apparaissent dès l’âge de 25 ans ! Cette localisation cancéreuse est responsable de 1100 décès par an en France.
Les risques de cancer du pénis, du canal anal et les risques de cancer de la zone ORL chez l’homme comme chez la femme.
Comme indiqué plus haut, le papillomavirus se transmet aussi par l’“oral-sex” dans la gorge des hommes comme des femmes.
Le “sexe oral” avec changements de partenaires est considéré aujourd’hui comme une des causes majeures, qui pourrait dépasser les intoxications par l’association tabac et alcool. Il expliquerait le plus grand nombre de cancers de la zone ORL chez les hommes et femmes jeunes. Évidemment, si les 3 causes s’associent les risques sont encore plus grands. Selon des publications du New England Journal of Medicine en 2008 :
« Le papillomavirus se transmet principalement par voie sexuelle. Sa présence au niveau de la gorge s’explique par des pratiques sexuelles orales (fellation et cunnilingus). Or la contamination par un papillomavirus multiplie par 32 le risque de contracter un cancer de la gorge. Par ailleurs, toujours selon cette étude, les personnes ayant eu des pratiques sexuelles orales avec plus de 6 partenaires ont 9 fois plus de risques de développer un cancer de la gorge. Le tabagisme, lui, multiplie “seulement” ce risque par 3 et l’alcoolisme par 2,5. Or, on sait bien que les pratiques sexuelles orales semblent s’être fortement généralisées lors de ces dernières décennies. Ici encore, le seul moyen de prévention reste le préservatif, souvent mis de côté lors des pratiques orales… et qui ne vaut d’ailleurs en pratique que pour les fellations. » (voir sur notre site à la rubrique « cancer-risks »
Les cancers du pénis en plus grande fréquence
Lors de la relation intime, l’homme capte sur son pénis, en particulier à son extrémité, le papillomavirus qui provient d’un sexe féminin, au fond du vagin, au contact du col utérin.
Beaucoup d’hommes craignent pour leur sexe, mais nous ne les rassurons qu’à moitié car si le cancer du pénis est rare, sa fréquence est en forte augmentation.
Un homme porteur du virus du sida (VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine) et de l’HPV a 8 fois plus de risques de développer un cancer du pénis qu’un homme non-séropositif.
Selon le Center for Disease Control (CDC américain), le HPV semble responsable de 800 cas, soit plus de la moitié des 1570 cas annuellement diagnostiqués de cancer du pénis aux Etats-Unis. Les autres cas apparaissent chez des hommes âgés et sont liés à une hygiène pénienne insuffisante.
En Angleterre, les chiffres sont précis. Selon une étude publiée dans la revue Cancer Causes & Control, les 9620 diagnostics posés entre 1979 et 2009 ont permis aux chercheurs de calculer une augmentation de la survenue de ces cancers de 21 % sur les 30 dernières années, passant de 1,10 à 1,33 cas pour 100 000 habitants. C’est donc un cancer qui reste encore rare, mais dont l’incidence augmente fortement, surtout depuis 2010.
Cette cause est encore peu connue, y compris de nombreux médecins, mais elle est certaine. Il s’agit d’une infestation par le papillomavirus, HPV-16 d’origine génitale.
Les cancers de la zone ORL, carrefour aéro-pharyngé, liés au papillomavirus
Le virus HPV-16 est retrouvé dans près des 3/4 (72 %) des cancers de la gorge, la bouche, le pharynx et même le larynx. (voir sur notre site www.professeur-joyeux.com à la rubrique santé « cancer-risks » pour apprécier vos risques.)
Nous avons vu récemment en consultation un cas de femme célibataire atteinte d’un cancer ORL au HPV-16, à un âge fort éloigné des relations amoureuses. On peut penser que le virus s’est “sanctuarisé” au niveau ORL, sans se multiplier, il y a de nombreuses années, et qu’à l’occasion d’une dépression immunitaire associant l’âge, la pollution, le stress et de mauvaises habitudes alimentaires, il s’est multiplié localement pour être à l’origine du cancer.
Les cancers du canal anal liés au papillomavirus
Cette localisation cancéreuse est rare, représentant 1,5 % des cancers digestifs, 4 fois plus fréquente chez les femmes dont les deux tiers ont plus de 65 ans. L’incidence est en augmentation et l’on observe un rajeunissement des personnes atteintes. On a longtemps pensé que la cause se situait dans le cadre des inflammations chroniques de la zone autour de l’anus.
Aujourd’hui il est démontré que c’est un cancer induit par le papillomavirus. Il est donc logique d’observer cette localisation cancéreuse principalement chez les personnes dites à risque qui sont les patients avec partenaires sexuels multiples. Ceux-là ont plus de risques d’avoir une maladie sexuellement transmissible avec HPV (16, 18, 31, 33) – associée à une immunodépression – et/ou VIH. Idem pour les patients tabagiques et ceux présentant une histoire de cancer vaginal, vulvaire ou cervical également dépendant de ce type de virus.
Ainsi vous comprenez pourquoi les vaccins contre le virus HPV sont actuellement proposés aux jeunes filles de plus en plus tôt par les fabricants, via les gynécologues, les pédiatres et les médecins généralistes. Ils commencent à être proposés aussi aux garçons avant le début de leur activité sexuelle. Tout cela est parfaitement logique.
Les vaccins sont donc proposés aux garçons dès le collège puisque leur vie sexuelle précoce est stimulée par l’Education nationale elle-même, au titre de la prévention du sida et autres IST. Elle est aussi stimulée par les médias poussés, sponsorisés par les fabricants tant des pilules que de préservatifs et autres objets sexuels. Il y a aussi l’inconscience de certains responsables associatifs largement sponsorisés par l’Etat, qui diffusent ces conseils sous le prétexte d’une saine éducation sexuelle ou pour éviter les inévitables orientations de genre [4] qu’ils ne supportent pas.
Des procès retentissants sont à prévoir quand les parents des jeunes, atteints de cancer précocement, comprendront quels sont les vrais responsables de la maladie de leur enfant.
Exceptionnellement je vous enverrai une seconde lettre demain qui fait le point sur le scandale des vaccins contre le papillomavirus, dont les gouvernements du monde entier, et en particulier en France, font aujourd’hui une propagande outrancière.
Professeur Henri Joyeux
[1] Voir notre lettre “Qui transmet le cancer du col de l’Utérus ?”
[2] Directeur du Centre de recherche allemand sur le cancer, le Krebsforschungszentrum (DKFZ) à Heidelberg. Prix Nobel de Médecine en 2008 pour ses travaux sur les papillomavirus en même temps que le Pr Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi pour leur découverte du virus du sida.
[3] Voir mes lettres précédentes : “L’Immunité, un système à bien connaître, partout dans notre corps” – “Le formidable rôle immunitaire de notre intestin” – “Les cellules de nos organes : un feu d’artifice de différences”.
[4] La récente théorie du genre, ne fera qu’accentuer le phénomène, en faisant croire que le garçon peut être une fille et inversement, associée à la promotion sournoise de la bisexualité comme nécessaire à l’équilibre.
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Luc Montagnier a découvert en 1983 le virus du sida (VIH, Virus de l’Immunodéficience Humaine). Il a très vite compris qu’un vaccin contre ce retrovirus à ARN, serait très difficile à mettre au point du fait de ses mutations permanentes. Quarante plus tard le vaccin n’existe toujours pas.